Par Mélinda Jacques assistée de gin et de tonic
Les cinq Moulins aaaaaah, les 5 Moulins, ce n’est pas seulement un restaurant, c’est une expérience, autant pour le client que pour l’employé.
Mes débuts ont commencé il y a bien longtemps avant l’achat du bâtiment en tant que tel. C’est à la SAQ que le rêve a commencé à germer pour moi. Un certain beau grand caissier avait toujours un bon Gin à me faire déguster sans nécessairement que j’en aie besoin, mais je ressortais avec 3 bouteilles (et je venais chercher quoi donc???). Je ne sais plus trop, mais les conversations étaient tellement diversifiées et intéressantes que je ne pouvais m’empêcher d’arrêter voir. Après lui avoir manifesté ma passion pour la cuisine: il me dit « si un jour j’ouvre mon resto, je t’appelle »…..La réponse dans ma tête fut: « ben oui ben oui, pourquoi pas, on peut toujours rêver », mais je ne lui laisse pas mon numéro, il le trouvera.
Quelques semaines plus tard, à ma grande surprise, je reçois son appel :
« Heille, salut Mélinda, c’est Olivier (Oups pourquoi il appelle lui), J’AI ACHETÉ MON RESTO SI TU VEUX PASSER VOIR! ».
Mon coeur a fait trois tours. Secrètement, depuis plus de 10 ans, je rêvais de travailler en restauration et rêveuse comme je suis, j’avais une idée bien spécifique de la nourriture maison qu’on y cuisinerait, du fun qu’on aurait et surtout de l’expérience que je voulais faire vivre aux clients.
Je lui réponds: “ok ok oui peut-être, sûrement….” Est-ce que c’est ce que j’attends depuis toutes ces années qui se passe présentement? Immédiatement après, j’appelle mon conjoint et je lui parle de ce projet…Il me répond simplement une chose: « ben qu’est-ce que tu attends »?
C’est cet après-midi là que je rencontre le beau Olivier dans son nouveau rêve, mais cette fois-là, il n’est pas tiré à 4 épingles comme à l’habitude, il a plein de poussière sur lui, son chandail et son jeans sont troués, mais malgré cela, il m’accueille avec la plus grande énergie et fierté qu’un rêveur enthousiaste peut posséder. C’est le bordel, il n’y a pas de place pour s’asseoir vraiment, mais il me fait visiter les lieux qui ont déja changé.
Petite parenthèse, j’ai travaillé à ce restaurant-là auparavant mais seulement quelques mois avant que la Covid le pousse à fermer. Donc, je peux carrément voir le avant et après et même si pour l’instant le projet est encore à ses débuts, je sens et vois le changement ambitieux que lui et sa conjointe comptent créer. Ouf !!! Changement de la structure de la salle à manger, plus de luminosité, d’espace, mais ce qui me fait réellement craquer, c’est l’explosion de nouveautés dans la cuisine….Il refait pratiquement tout, mon coeur fond et les frissons me parcourent.
Comment ne pas embarquer dans ce projet, et par-dessus tout, s’il est autant sérieux et enthousiaste maintenant, qu’est-ce que ce sera quand on ouvrira?
Je pars avec un oui très discret, pour finalement lui écrire, je crois le lendemain, pour lui dire que j’embarque.
Voici le texto en question:

Je sais vaguement qu’un de ses amis est chef cuisinier et doit me former pour peut-être prendre le relais par la suite. Je n’ai aucune idée de ce que diriger une cuisine peut impliquer, mais je fais confiance. On fait une journée test avec le cuisinier, Olivier et Laurie
(d’ailleurs, je ne vous ai pas encore parlé de Laurie), cette femme d’une droiture extrême et d’une solidité à toute épreuve, la personne qui fait que les 5 Moulins va tout droit et qui selon moi, est la Capitaine de ce beau navire et la Muse d’Olivier. LA raison de l’existence des 5 Moulins, c’est Laurie.
Bref, revenons à nos moutons. Ils constatent tous les deux que je ne suis pas une deux de pique en cuisine et que je démontre beaucoup d’intérêt, même Annaëlle que vous avez la chance de voir en salle est présente, elle qui attend comme moi que le restaurant ouvre ses portes depuis déjà un moment. L’expérience est agréable, mais quelque chose ne clique pas et finalement, on se départit du Chef qui devait me former.
Oups, on a une bâtisse magnifique, une belle cuisine
rénovée et un enthousiasme du tonnerre, mais petit problème MAJEUR, on n’a juste pas de Chef.
Olivier m’appelle environ une semaine plus tard pour me dire qu’il vient de rencontrer une Cheffe à la SAQ…Ben voyons, est-ce possible que ce soit elle???? Nous la rencontrons, oui nous, car j’ai la chance d’être présente à ce moment-là. Véronique dégage un calme et une droiture et à mon grand enthousiasme, elle a le livre de François Chartier avec elle….La fan de cuisine que je suis a beaucoup d’enthousiasme de voir qu’on a des intérêts communs, mais elle reste réservée, écoute nos intérêts et on découvre qu’elle et Laurie ont beaucoup de passions en commun, comme la cueillette en nature et le Boréal.
Finalement, Bingo, elle embarque pour SUPPOSÉMENT quelques mois, le temps qu’on soit solides. Elle est toujours des nôtres maintenant et telle une voile de navire, elle guide la cuisine avec fermeté et imagination. Il n’y a pas de coin rond avec Véronique Paré et aucune combinaison n’est impossible, c’est une vraie magicienne.
On travaille pendant des semaines à faire des tests, à peaufiner la vision de la nourriture qu’on souhaite servir. Moi qui croyais qu’il y avait une marche à suivre bien précise quand on a à construire un menu….ben pas pour nous. On s’est assis et on a gribouillé sur un tableau la bouffe qu’on souhaitait servir et voilà, le premier menu était monté.
Plusieurs tests plus tard et après avoir constaté que tout ce que Véro cuisine, ben c’est “Fucking” bon, on commence à sentir l’ouverture approcher. Mais Boom, le Covid plane sur nous et les restaurants sont fermés pour le temps des fêtes. Pas de problème, on continue de peaufiner, on s’équipe de plats “Takeout” et coûte que coûte on ouvrira en “pour emporter seulement” s’il le faut. La journée de l’ouverture qui est le Jeudi 27 Janvier 2022, nous finissons encore les petits détails en cuisine et même Olivier se joint à nous derrière les fours pour nous prêter main forte. Il y a aussi Amélie, une française qui s’est jointe à notre équipe par amour pour Olivier et Laurie, qui partira quelques mois plus tard, mais qui fut d’une grande aide.
Les clients, à notre plus grand bonheur, sont présents et commandent. Nous sommes fous de joie, c’est parti et les gens sont là. Une semaine plus tard, on ouvre finalement nos portes avec nos masques, mais on s’en fout, on est ouvert!!! Pour nous chaque client est précieux et aura le meilleur de ce qu’on peut lui offrir.
À suivre...
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